Trafic de drogue, vols et agressions : 250 étudiants arrêtés en trois mois

Trafic de drogue, vols et agressions : 250 étudiants arrêtés en trois mois

0acomdrogued2fz1.jpgIls ont été inculpés pour plusieurs délits, entre autres, trafic de drogue, vols, coups et blessures volontaires et association de malfaiteurs.

Après les fonctionnaires et les sans profession, c’est au tour des étudiants d’être la cible des trafiquants de drogue et des associations de malfaiteurs qui leur accordent un intérêt particulier.

En effet, selon le bilan trimestriel de la Gendarmerie nationale, deux cent cinquante six (256) étudiants ont été arrêtés durant le premier trimestre 2010 dans plusieures wilayas du pays, pour plus de 231 faits constatés.

Ils ont été inculpés pour plusieurs délits, entre autres, trafic de drogue, vols, coups et blessures volontaires et association de malfaiteurs. Selon la gendarmerie, pour subvenir à leurs besoins, des étudiants en manque d’argent trouvent leur compte dans les réseaux de trafic en tous genres.

Leur bourse jugée insuffisante, certains sont encouragés à s’intéresser au vol et à la criminalité pour gagner de l’argent, sans songer aux conséquelles que peuvent engendrer ces pratiques illégales. Ces étudiants finissent par être identifiés et arrêtés par les services de sécurité.

C’est le cas pour ces 256 étudiants qui se trouvent actuellement en prison. A Alger, pour le premier trimestre de l’année en cours, on enregistre l’arrestation de 45 étudiants. C’est d’ailleurs le taux le plus élevé au plan national. A. Ahmed, jeune étudiant à l’ITFC de Ben Aknoun et originaire de l’ouest du pays, a été engagé dans un groupe de trafic de drogue.

La bourse qu’il perçoit chaque trimestre, environ 4 000 DA, ne peut répondre à ses exigences quotidiennes. Cet étudiant de l’ITFC, en 2e année de Management, a été arrêté en flagrant délit le 18 mars dernier à Bouchaoui. En effet, il devait vendre à des clients «fidèles» la quantité de cannabis découverte en sa possession. Selon les enquêteurs, Ahmed a un bénéfice financier en fonction de la drogue vendue.

Plus la quantité de drogue vendue est importante, plus ce jeune étudiant gagne de l’argent. Un travail illégal qui a poussé cet étudiant de 21 ans à plonger dans un autre univers, totalement différent de l’université. Aujourd’hui, A. Ahmed risque une lourde peine. Un autre étudiant de la Faculté d’Alger a été arrêté il y a plus d’un mois.

Si N. Rafik a échappé au commerce de la drogue, cet étudiant de 3e année est l’auteur de plusieurs vols commis dans la capitale. Il faisait partie d’un groupe de six personnes, spécialisé dans le vol de téléphones portables.

N. Rafik et ses amis ont avoué avoir volé plusieurs téléphones portables dans les quartiers de Belouizdad, El Hamma et Ruisseau. D’autres étudiants ont été arrêtés dans diverses universités du pays. Parmi les délits les plus courants, les vols viennent en tête. D’après les gendarmes, plus de 75% des faits traités sur les trois derniers mois concernent des vols perpétrés par des étudiants.

Certains sont à leur première année universitaire, d’autres, par contre, en sont à leur dernière. Face à cette situation très inquiétante, faut-il réfléchir à d’autres issues pour nos étudiants afin qu’ils ne s’intéressent plus au vol, trafic de drogue et agressions pour boucler leurs fins de mois ? Faut-il les sanctionner lourdement pour les délits qu’ils ont commis ? Des questions qui nécessitent une prise de conscience des responsables concernés.

Sofiane Abi