Les ruptures de stocks minent 50 % des entreprises agroalimentaires

Les ruptures de stocks minent 50 % des entreprises agroalimentaires

042410065432.jpgDaprès les résultats d’une enquête d’opinion réalisée auprès de chefs d’entreprise par l’Office national des statistiques (ONS), il a été démontré que l’activité agroalimentaire (IAA) a poursuivi sa progression au cours du 4e trimestre de l’année 2009.

L’enquête, qui porte sur le type et le rythme de l’activité industrielle et non pas sur la production, révèle que les capacités de production sont utilisées à plus de 50% par 97% du potentiel de production.

Quant au degré de satisfaction des commandes de matières premières, il semblerait qu’il reste inférieur aux besoins exprimés, selon près de 48% des chefs d’entreprise questionnés.

En conséquence, plus de 75% du potentiel de production ont enregistré des ruptures de stocks, induisant des arrêts de travail de plus de 30 jours à 50% des entreprises touchées par l’enquête. D’ailleurs, la demande en produits fabriqués a continué à augmenter avec la baisse des prix de vente enregistrée durant le 4ème trimestre 2009.

Par ailleurs, il s’avère que près de 30% des patrons d’entreprise seulement, ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues, alors que l’état de la trésorerie est jugé  »bon » par la majorité des chefs d’entreprise. Cependant, il ressort de cette enquête que près de 18% du potentiel de production a recouru à des crédits bancaires et la majorité n’a pas eu des problèmes à les contracter.

D’ailleurs, avec l’installation de nouvelles capacités de production et de la hausse du volume des commandes, l’effectif continue à accroître. Par contre, il y a lieu de signaler que près de 37% des chefs d’entreprise ont déclaré que le niveau de qualification du personnel reste insuffisant alors que 38% trouvent des difficultés à recruter des cadres et des agents de maîtrise. D’autre part, plus de 56% déclarent qu’en embauchant du personnel supplémentaire, les entreprises vont produire davantage.

En outre, l’enquête réalisée par l’ONS a révélé qu’en raison de la vétusté principalement, du manque de maintenance et de la sur-utilisation des équipements, près de 87% des entreprises ont enregistré des pannes d’équipement, conduisant à des arrêts de travail supérieurs à 30 jours pour la moitié du personnel concerné.

D’autre part, il résulte également de cette enquête que plus de 75% des responsables des entreprises déclarent qu’avec un renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire du personnel, les entreprises vont produire davantage.

D’ailleurs, pour les mois prochains, les chefs des entreprises industrielles de l’agroalimentaire prévoient une hausse de la production, de la demande, des prix de vente et une bonne perspective de leur trésorerie mais également une baisse des effectifs.

Il y a lieu de rappeler aussi que les pouvoirs publics ont élaboré récemment un Plan national d’appui aux industries agroalimentaires (PNDIAA) qui sera mis en oeuvre avant fin 2010 et s’étalera jusqu’à 2014.

Ce programme de développement repose également sur la réalisation de diagnostics stratégiques de toutes les filières, la promotion des territoires agricoles à haut potentiel ainsi que la mutualisation et la mise en réseaux des entreprises en vue d’une intégration totale de toutes les activités liées aux IAA. Aussi, ce programme devrait contribuer à la création de 500 entreprises engendrant quelque 100 000 emplois jusqu’à 2014.

Il serait juste de dire que les grands axes de ce plan ont trait, essentiellement, à l’intégration de la production nationale et la substitution aux importations, à la promotion des exportations et au positionnement des produits à l’international, au renforcement des compétences et des qualifications au niveau des industries agroalimentaires (IAA) et à la mise en place d’un cadre institutionnel de coordination et d’harmonisation des politiques publiques.

En somme, ce plan a pour principal objectif d’accroître de 10 points la contribution des IAA dans le PIB industriel, en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014, et ainsi, réaliser au moins 5 000 contrats industriels-agriculteurs par an.

Sonia Chibane