L’Algérie troisième fournisseur de gaz de l’Europe

L’Algérie troisième fournisseur de gaz de l’Europe

stockage_liquefgaz_arzewalgerie.jpgL’Union européenne importe aujourd’hui 62% du gaz qu’elle consomme, une proportion qui devrait passer à 84% en 2030.

Les réserves prouvées de gaz naturel dans la région méditerranéenne sont estimées à 8.000 milliards de mètres cubes, ce qui équivaut à 4,6% du total des réserves mondiales» souligne M. Francis Ghilès chercheur auprès du Centre d’Etudes et de Documentation de Barcelone dans une note sur «le défi énergétique en Méditerranée », publiée le 13 Avril dernier. Trois pays, l’Algérie, la Libye et l’Égypte comptent, selon le chercheur, pour 95 % des réserves de gaz dans la région.

La Libye reste cependant largement inexplorée. La quantité totale de gaz commercialisée a doublé au cours des vingt dernières années et devrait atteindre 360 milliards de mètres cubes en 2030, les trois pays, l’Algérie, la Libye et l’Égypte, représentant 87% du total.

La part de la région dans la production mondiale de gaz naturel a augmenté de moitié, à 6% du total. M. Francis Ghilès indique que la demande a doublé au cours des dix dernières années et pourrait être multipliée par deux et même dépasser 500 milliards de mètres cubes en 2030. Les pays de la rive Nord représentent 60% de la demande régionale, un pourcentage qui baissera à 45% d’ici à vingt ans.

L’Union européenne importe aujourd’hui 62% du gaz qu’elle consomme, une proportion qui devrait passer à 84% en 2030. «Aujourd’hui, l’Algérie est son troisième plus important fournisseur après la Russie et la Norvège, mais pourrait bien occuper le second rang en 2030 » selon M. Francis Ghilès.

Selon le chercheur, les exportations nettes de gaz à partir de l’Algérie, la Libye et l’Égypte devraient augmenter, passant de 85 milliards de mètres cubes en 2007 à 210 milliards de mètres cubes en 2030: l’Algérie continuera à représenter la majorité des exportations, suivie par l’Égypte et la Libye, tandis que d’autres pays de la région dépendront plus des importations.

Les infrastructures d’exportation et d’importation, qu’il s’agisse de gazoducs, de terminaux ou d’usine de gaz naturel liquéfié (GNL) devraient augmenter rapidement du fait des contrats commerciaux à moins qu’un changement majeur de politique de l’Union européenne n’encourage une coopération approfondie entre les entreprises et les pays.

M. Francis Ghilès souligne que «le gazoduc Enrico Mattei, qui relie l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, dont la capacité va bientôt augmenter pour atteindre 32 milliards de mètres cubes, le gazoduc Pedro Duran Farrell, qui relie l’Algérie à l’Espagne et au Portugal via le Maroc et dont la capacité est de 8 milliards de mètres cubes, le Green Stream, qui transporte 8 milliards de mètres cubes de gaz de la Libye vers l’Italie, n’ont jamais connu de problèmes de transit dans la mesure où les relations contractuelles entre les divers acteurs sont bonnes».

L’achèvement récent du gazoduc Medgaz, qui relie directement l’Algérie à l’Espagne avec une capacité de 8 milliards de mètres cube de gaz par an, et prochainement celui du gazoduc Galsi, qui reliera directement l’Algérie à l’Italie avec une capacité similaire, «permet de penser qu’à l’avenir la préférence de l’Algérie sera d’éviter le transit par un pays tiers pour ses exportations de gaz naturel» ajoute le chercheur du Centre d’Etudes et de Documentation de Barcelone.

Kezoul L.