L’aide internationale arrive au Chili, des milliers de soldats dans les rues

L’aide internationale arrive au Chili, des milliers de soldats dans les rues

photo_1267510350747-12-0.jpgL’aide internationale commençait mardi à arriver au Chili, où 7.000 soldats étaient déployés dans les régions détruites par le séisme et quatre villes placées sous couvre-feu pour empêcher les pillages, attisés par la faim et les pénuries.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton était attendue mardi à Santiago avec 20 téléphones satellitaires, une première aide des Etats-Unis qui répond à un besoin urgent, les télécommunications ayant été très endommagées dans le tremblement de terre de samedi.

« L’un de leurs principaux problèmes est celui des communications », a déclaré Mme Clinton à des journalistes avant son arrivée au Chili, où elle devait rencontrer la présidente Michelle Bachelet et le président élu Sébastian Pinera.

Le Chili, selon Washington, a également demandé des hôpitaux de campagne et des systèmes de purification.

L’entourage de Mme Clionton n’excluait pas qu’elle se rende dans les zones sinistrées, à environ 400 kilomètres au sud de Santiago, où les forces de l’ordre ont dû intervenir pour contenir les violences d’une population exaspérée.

photo_1267510361263-12-0.jpg

AFP/Claudio Santana

Intervention des pompiers à Concepcion, le 1er mars 2010

Au total, le tremblement de terre de magnitude 8,8 et le tsunami qui a suivi ont fait 723 morts et affecté deux millions de personnes.

Après Concepcion la veille, Talca, Cauquenes et Constitucion, trois autres villes du centre du pays dévastées ont passé la nuit sous couvre-feu et présence militaire renforcée.

Parmi les plus violents débordements, un centre commercial et un supermarché ont été pillés et incendiés lundi à Concepcion, la deuxième agglomération du Chili.

« Il y a de l’eau, de la nourriture, des couches, mais la police ne nous laisse pas entrer », s’est plaint un homme près d’un supermarché dont le toit s’est effondré sous l’effet des flammes.

Tremblement de terre au Chili

photo_1267510385279-12-0.jpg

AFP/Infographie

La zone la plus touchée du Chili est le littoral de la région du Maule, avec 544 morts. Située à 300-400 km au sud de Santiago, elle a été submergée par endroits par une vague géante de 2 à 6 mètres qui a suivi le séisme, les habitants ayant été pris par surprise.

Même des casernes de pompiers et une clinique de San Pedro de la Paz, près de Concepcion, ont été attaquées.

« On comprend qu’ils aient besoin de manger, mais piller des hôpitaux et cliniques… Comment peut-on aider les gens ? », se demandait le chef des pompiers de Concepcion, Jaime Jara.

Des déploiements en cours devaient porter mardi à 7.000 les effectifs militaires dans ces régions, a annoncé Mme Bachelet, avec maintien de l’ordre et distribution d’aide pour double mission.

« Nous sommes en train d’atteindre toutes les communautés qu’il faut ravitailler, par voie maritime, aérienne, terrestre », a affirmé le général Bosco Pesse, commandant militaire de la brigade du Maule. « Nous allons arriver à préserver le calme ».

« S’ils ont des denrées de base, du lait, de la farine, de l’eau, des couches, nous avons ordre de ne pas les arrêter. Mais s’ils ont des téléviseurs, nous les arrêterons », a dit un inspecteur de police, Carlos Huerino.

Dans la nuit de dimanche à lundi, 160 personnes avaient été arrêtées à Concepcion pour violation du couvre-feu. Par endroits, des habitants sinistrés passant la nuit dehors s’armaient pour veiller sur leurs biens.

Dans un immeuble de 14 étages, où 35 personnes seraient encore prisonnières, des secouristes continuaient de travailler après avoir repéré trois ou quatre survivants et extrait neuf corps.

« Nous devons travailler avec une précision d’horlogers », expliquait un responsable des pompiers, Juan Carlos Subercaseaux.

Alors que sur le littoral, l’ampleur des pertes humaines et des dégâts n’était pas encore connue, l’aide internationale s’accélère.

« Cette partie était pleine de maisons. Il y en avait plus de cent », a raconté Silvia Aparicio, en désignant le front de mer de la station balnéaire de Pellehue, transformé en désert de sable par le tsunami qui a atteint 2 à 6 mètres de haut.

Outre Mme Clinton, un avion d’aide brésilienne était attendu mardi, annoncé par le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva, premier chef d’Etat étranger à se rendre au Chili lundi.

La Russie va envoyer deux avions d’équipement humanitaire. L’Australie a promis 4,5 millions de dollars, l’Union européenne quatre, le Japon trois et la Chine un million de dollars.

AFP