Belhadj : «J’ai vécu ce que vivent Yahia, Matmour, Ziani et Meghni»

Belhadj : «J’ai vécu ce que vivent Yahia, Matmour, Ziani et Meghni»

article-13373-belhadj2.jpg«Un couloir gauche composé de gauchers est une bonne expérience à vivre»

Nadir Belhadj est en train de vivre un vrai paradoxe. Si pour lui tout semble aller dans le sens souhaité, après qu’il eut retrouvé sa place de titulaire, son club se dirige tout droit vers la relégation, car étouffé par des dettes colossales. Ainsi, les performances du gaucher sont éclipsées par la mauvaise passe de Pompey.

Belhadj nous parle, dans l’entretien qui suit, du match amical face à la Serbie et de la situation de certains pros.

Vous allez retrouver vos coéquipiers de la sélection, à l’occasion de ce match amical face à la Serbie ; quel est votre sentiment ?

C’est toujours un plaisir de retrouver la sélection. C’est que du bonheur, même si c’est en amical. L’envie est toujours là. Sincèrement, j’ai hâte d’y être.

Savez-vous que les billets du match ont été très vite écoulés, soit 73 000…

Ça ne m’étonne pas. Ce sera un beau match, c’est certain. On connaît la fidélité de nos supporters. C’est un match très intéressant, sportivement parlant. Cela fait un moment qu’on n’a pas joué devant notre public, ce qui fait que le plaisir y sera.

Ce sera une belle aubaine pour certains joueurs qui ne jouent pas souvent avec leur club de rejouer, non ?

Non, pas forcément. C’est vrai que le contexte est un peu particulier, mais cela ne nous empêchera pas d’accorder toute son importance à ce match, comme si c’était un match officiel. Nous avons un Mondial à préparer et par conséquent, on va se défoncer à fond comme d’habitude.

Ce match intervient dans un contexte particulier pour certains joueurs.

Pour vous personnellement, ça ne se passe pas très bien à Portsmouth, votre club est relégable, d’autres joueurs tels Matmour, Ziani, Meghni et Yahia ne jouent plus en club, c’est peut-être l’occasion pour eux de prouver à l’opinion nationale et internationale qu’ils méritent leur place en sélection et surtout en club ?

Ils n’ont rien à prouver.Ils sont en train de traverser une mauvaise passe, c’est tout. Je ne connais pas la situation de chacun d’eux, mais je sais que c’est rageant de ne pas jouer. Je suis passé par là. Je sais donc ce qu’ils peuvent ressentir. Cette situation pourrait être un stimulant. Ça ne va pas durer éternellement.

Il leur faudra par conséquent revenir en force. C’est un mal pour un bien, comme on dit. Après, on connaît tous leurs qualités. Ce sont des joueurs qui ont déjà tout prouvé par le passé. Je ne pense pas que les gens vont attendre ce match face à la Serbie pour se faire une idée sur Yahia, Matmour, Ziani ou Meghni.

Votre club Portsmouth est endetté et risque carrément la rétrogradation ; comment jugez-vous cette situation ?

C’est dur. Nous sommes dans un contexte particulier. Sportivement, on essaye de nous accrocher. On se battra jusqu’au bout. C’est ça l’esprit british. Après, cela ne dépend pas que de nous.

Il y a des paramètres extra-sportifs qui peuvent peser lourd en fin de saison. On n’y peut rien. On essaye de faire avec. Ce n’est toujours pas facile à gérer, il faut l’avouer. Seulement, on ne compte pas lâcher prise. On se motive continuellement, dans le souci de ne pas décrocher. On a un défi à relever.

Gardez-vous toujours espoir de vous maintenir ?

Ça va être difficile, c’est certain. Il faut regarder la réalité en face. Avec la défalcation de neuf points, nous avons pris un sérieux coup. Cela étant dit, on ne va pas décrocher. Cela ne veut pas dire que les équipes qui viendront chez nous auront la tâche facile. On se battra jusqu’au bout. On l’a déjà prouvé ce samedi en allant gagner à Burnley. On ne lâchera rien. C’est certain.

Vu la situation du club, peut-on dire que vous êtes officiellement partant en fin de saison ?

Je pense qu’il est encore trop tôt pour en parler. A l’heure actuelle, j’appartiens toujours à Portsmouth. J’ai un contrat à honorer. On verra bien après.

Il y a eu des informations reprises d’ailleurs par les médias espagnols faisant état d’un intérêt supposé du FC Barcelone pour vous ; y a-t-il eu un contact officiel ?

Non, il n’y a pas eu de contact. J’ai pris connaissance de cela comme tout le monde par le biais de la presse. Sinon, il n’y a pas eu de contact. Bien que cela me fasse plaisir qu’on parle de moi là-bas.

Les clubs qui souhaiteraient vous recruter devraient dans ce cas attendre la fin du Mondial, c’est ça ?

On verra bien. Là, je me concentre pleinement sur mon club. Il y aura d’autres échéances aussi importantes qui font que la saison n’est pas prête de se terminer. Pour le moment, toute mon attention est focalisée sur ces objectifs. Après, je trouverai un petit moment pour réfléchir à mon avenir.

Vous vous surveillez sans doute un peu plus sur le terrain, par crainte de rater le Mondial …

(Il coupe) Pas du tout. Je ne raisonne pas comme ça. Vous savez, on peut toujours se blesser, même à l’entraînement. Du coup, je me lâche ! Je joue comme d’habitude, quoi. Je ne calcule pas.

Pour la première fois, on pourrait avoir droit à un couloir gauche constitué exclusivement de gauchers avec la probable titularisation de Lacen ; qu’en pensez-vous ?

C’est une expérience à vivre ! Je pense qu’il y a toujours eu des gauchers dans l’équipe. Ça reste une combinaison comme toutes les autres. C’est le coach qui voit. Après, c’est vrai que ce serait intéressant de voir ce que cela va donner.

Entretien réalisé par Farid Aït Saâda