Israël présente ses excuses à la Turquie, après trois jours de crise

Israël présente ses excuses à la Turquie, après trois jours de crise

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Israël a présenté mercredi les excuses qu' »attendait » la Turquie pour le traitement réservé à son ambassadeur à Tel-Aviv, après trois jours de crise qui ont témoigné à nouveau de la dégradation des relations entre ces deux alliés stratégiques.

« On m’a informé que nous avions reçu la réponse que nous voulions et que nous attendions, en termes diplomatiques. La lettre comprend des excuses », a déclaré à la presse à son retour d’une visite en Russie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui dirige un gouvernement islamo-conservateur.

Un diplomate turc a précisé à l’AFP que l’ambassadeur Oguz Celikkol ne serait pas rappelé, comme le président turc Abdullah Gül menaçait de le faire si Israël ne présentait pas des excuses en bonne et due forme avant la fin de la journée de mercredi.

« Le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ont coordonné la lettre d’excuses adressée par le vice-ministre des Affaires étrangères (Danny) Ayalon à l’ambassadeur turc et espèrent que ceci mettra un terme à cette affaire », avaient annoncé peu auparavant les services de M. Netanyahu dans un communiqué.

Le Premier ministre a une nouvelle fois exprimé son « inquiétude » au sujet du refroidissement des liens entre Israël et la Turquie et a donné pour consigne aux responsables « de trouver des moyens d’empêcher cette tendance », selon le communiqué.

« Tous les différends entre la Turquie et Israël doivent être résolus dans le respect mutuel », a écrit M. Ayalon à l’ambassadeur, selon son bureau.

« Il n’y avait aucune intention d’humilier l’ambassadeur et il regrette la façon dont a été transmise sa protestation », ajoute son bureau dans le communiqué.

L’ambassadeur de Turquie avait été humilié par M. Ayalon lundi, devant des photographes et des cameramen, en signe de protestation contre la diffusion, sur une chaîne de télévision privée turque, d’une série intitulée « La vallée des loups » et jugée antisémite par Israël.

M. Ayalon avait refusé de lui serrer la main, le contraignant à attendre longuement dans un couloir, puis à s’asseoir à un niveau plus bas que ses interlocuteurs.

Mercredi matin, M. Netanyahu avait reconnu que « les protestations du ministère des Affaires étrangères auprès de l’ambassadeur turc étaient justifiées sur le fond, mais auraient dû être transmises d’une façon diplomatique plus acceptable ».

Et M. Ayalon avait déclaré qu’à l’avenir, il aurait recours à des « voies diplomatiques plus acceptables ».

Mais ces regrets exprimés du bout des lèvres n’avaient pas satisfait les Turcs.

« Nous trouvons la déclaration israélienne insuffisante », avaient ainsi affirmé des responsables du ministère turc des Affaires étrangères.

Hasard du calendrier, M. Lieberman faisait mercredi sa première visite de travail à Chypre, un pays hostile à la Turquie.

Il y a tenté de calmer le jeu, en appelant Ankara à traiter Israël « avec respect et dignité », tout en soulignant que son pays ne voulait pas d’une confrontation.

La Turquie, pays musulman mais laïc, a longtemps fait figure d’allié régional d’Israël, après la signature en 1996 d’un accord de coopération militaire bilatérale.

Mais leurs relations se sont nettement détériorées après l’opération israélienne dévastatrice contre Gaza, l’hiver dernier, critiquée avec force par M. Erdogan. Et ce dernier a de nouveau critiqué Israël lundi, en recevant son homologue libanais Saad Hariri.

Cette nouvelle poussée de fièvre entre les deux pays est intervenue à quatre jours d’une visite, prévue dimanche à Ankara, du ministre israélien de la Défense, Ehud Barak.

AFP