Anyss Arbib, “blessé dans une guerre franco-française

Anyss Arbib, “blessé dans une guerre franco-française

anyss-arbib-m.jpgUn Français d’origine marocaine dit avoir été victime d’agressions et d’injures policières, mercredi, à Paris, à l’issue du match Égypte-Algérie. Son témoignage – intitulé : « Dégage, sale Arabe ! » – fait la une du quotidien Libération, ce mardi.

Le témoignage d’Anyss Arbib, jeune Français d’origine marocaine victime de violences policières après le match Égypte-Algérie, mercredi dernier, fait la une du quotidien français Libération. L’étudiant raconte sur sa page Facebook comment un CRS l’a aspergé de gaz lacrymogènes et l’a gratifié d’un « Dégage, sale Arabe ! » : « Je ne pouvais même pas lui répondre que j’étais au moins aussi français que lui, la menace physique et l’impunité étaient bien trop grandes. »

Puis il poursuit : « Je regarde, effaré, un CRS fracturer – d’un coup de matraque net et précis – le nez d’un jeune en voiture. Motif ? Aucun, en apparence. Le CRS vient alors vers nous en demandant ce que l’on regardait. Je réponds que l’on regarde simplement devant nous. Un ‘Ferme ta gueule’ qu’il lance alors doit couper court à l’échange. Mais quand je réponds – encore – que l’on est correct avec lui et qu’il n’a pas à user d’un tel langage, la sanction est immédiate : il me pulvérisa d’un gaz lacrymogène, dans les yeux, et à bout portant (…). La respiration coupée, j’ai cru mourir étouffé (…). Révolté, j’ai quand même demandé des explications à un CRS en repli, ou tout du moins tenté de le faire : ‘Allez, dégage, sale Arabe, aujourd’hui c’est la fête pour vous mais surtout pour nous. On peut vous tabasser comme on veut’. Toujours cette origine qui nous est renvoyée à la face, tel un défaut… »

Ce genre de dérive est régulièrement dénoncé par les habitants des cités entourant Paris et les grandes villes françaises, comme Lyon, Bordeaux ou Marseille. Mais ce témoignage est porté par un étudiant ambitieux, étudiant en quatrième année à Sciences Po Paris, qui habite Bondy (Seine-Saint-Denis), et bénéficie de la politique en faveur des zones d’éducation prioritaire (ZEP) élaborée par l’Institut d’études politiques (IEP) de la capitale. Un étudiant prometteur donc, qui a rencontré Dominique de Villepin alors qu’il est Premier ministre, se fait photographier en compagnie de Richard Descoings, le directeur de l’IEP de Paris, et raconte sur Bondy Blog « son stage au bled ». Aujourd’hui, l’événement le transforme, de facto, en porte-parole des jeunes victimes de violences policières.

Par FRANCE 24 (texte)