Le pouvoir d’achat des algériens dégringole

Le pouvoir d’achat des algériens dégringole

C’est devenue une fatalité, un passage obligé! A quelques jours du mois de Ramadhan, les prix des fruits et légumes flambent.

Face à l’impuissance des ministères du Commerce et de l’Agriculture, censés réguler le marché et équilibrer l’offre et la demande, les commerçants annoncent déjà leur intention de doubler leurs prix pour le mois sacré.

«Ce ne sont pas les commerçants qui sont à l’origine de cette flambée des prix des fruits et légumes, viandes, etc. mais c’est la dégradation du pouvoir d’achat car au lieu d’augmenter les salaires, on va directement et uniquement à l’augmentation des aliments», souligne le président de la Fédération nationale des viandes, M.Bellal Djamâa.

Le salaire national minimum garanti (Snmg) fixé à 12.000 DA, dont l’augmentation «sûrement timide» serait annoncée, faut-il le rappeler, à la prochaine réunion de la tripartite qui regroupera l’organisation patronale, l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et le gouvernement, répondra aux aspirations des couches défavorisées, a-t-il soutenu, hier lors d’un point de presse.

Ces dernières, au revenu limité, seront confrontées à une dure réalité.

Outre la dégradation du pouvoir d’achat, les Algériens seront exposés, également, à la hausse exorbitante des prix.

En l’absence de mécanismes de régulation et de contrôle, les prix des produits de large consommation connaissent, comme de coutume, notamment à la veille de chaque mois de Ramadhan, des fêtes religieuses ainsi qu’à l’approche des rentrées sociales, des augmentations sans précédent.

Sur les étals, tout est disponible. Mais à quel prix ?

La folie a surtout touché le rayon des fruits et légumes dont les prix sont inabordables, même pour ceux de saison.

Face à ces prix, les ménagères essayent tant bien que mal de remplir leur panier, uniquement de produits de première nécessité.

Intervenant lors de ce point de presse, le président de la Fédération nationale des marchés de gros des fruits et légumes, Mustapha Achour, a accusé les fellahs d’être à l’origine de cette flambée.

«Grâce à un simple coup de téléphone, l’agriculteur est au courant des prix appliqués au niveau des marchés de gros. De cette manière, il aligne les prix de sa marchandise sur ceux du marché de gros et encore plus», a-t-il affirmé soulignant que cette pratique est beaucoup plus appliquée au niveau des marchés de Bachdjerrah, Bab el Oued, El Harrach, Lâaqiba et le marché Tnach à Belouizdad.

De son côté, le secrétaire général de l’Ugcaa, M.Salah Souilah, a tenu à préciser que «l’Ugcaa est un syndicat qui oeuvre à défendre les droit des commerçants et non pas à élaborer des mesures répressives pour arrêter la flambée des prix».

Seulement, poursuit-il, «nous essayons toujours de sensibiliser les commerçants en les appelant à normaliser leurs prix».

Pour sa part, le ministère du Commerce réaffirme, selon une source proche sous couvert d’anonymat, que «le marché est soumis à la loi de l’offre et de la demande. Quant à la subvention des produits, elle ne peut toucher que les matières de première nécessité».