Saïd Sadi s’ouvre de nouvelles pistes

Saïd Sadi s’ouvre de nouvelles pistes

10032012.jpgEn décidant de ne pas briguer un autre mandat à la tête du parti, Saïd Sadi, le désormais ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ne renonce pas à l’acte de militer. Bien au contraire. Il s’ouvre de nouvelles pistes.

Seul un grand homme est capable d’un grand geste. Avec sa décision, longuement et mûrement réfléchie, de ne pas briguer un autre mandat à la tête du parti, Saïd Sadi, le président sortant du RCD, en commet un des plus forts et des plus marquants de la vie partisane et politique nationale. Encore plus significatif que Saïd Sadi, par sa décision, ne renonce pas à l’acte de militer. «Je resterai militant du parti», devait-il dire aux congressistes qui avaient grande peine à retenir leurs larmes, ajoutant : «Je saurai me rendre utile sur d’autres créneaux.» S’il a fait le choix raisonné et pris la décision solennelle de se libérer de la responsabilité au sein du parti et de se décharger des charges organiques, c’est d’abord pour, comme il l’a affirmé, «casser la tradition politique qui veut que quand quelqu’un a une responsabilité politique il tend à vouloir mourir avec dans son lit». Saïd Sadi, l’homme au long et riche parcours militant, dans la clandestinité, puis en tant que premier responsable du RCD, après l’ouverture au multipartisme, a jugé important que «le parti libère ses énergies» et qu’il ne faut pas «qu’une génération de militants étouffe celle qui vient après». Mais ce qui semble l’avoir aussi déterminé à prendre une telle décision, c’est sa conviction faite que sa présence à la tête du parti pouvait jouer en inhibiteur des énergies et des initiatives militantes. Saïd Sadi a résolu de transmettre le relais car, confie-t-il, il est rassuré quant à la sauvegarde des principes fondateurs du parti ainsi que de ses valeurs éthiques. Cela étant, la décision ainsi prise par Saïd Sadi ne saurait être comprise comme un abandon. «Je connais Saïd Sadi. Il n’est pas militant à abandonner. Il ne l’a pas fait dans les innombrables épreuves qu’il a eu à endurer tout au long de son parcours», a témoigné Sid Ahmed Ghozali. «Je saurai me rendre utile sur d’autres créneaux» : voilà l’autre raison qui a motivé le choix de Saïd Sadi à se libérer de ses charges organiques au sein du RCD. Saïd Sadi, libéré de la responsabilité partisane, compte investir son effort militant dans la redynamisation de la société civile. Autrement dit, mettre son expérience et son engagement politique au service de dynamiques plus larges qui agiraient sans être otages des influences partisanes. Pour sûr, Saïd Sadi pense à des engagements synergiques dans lesquels les chapelles partisanes n’auraient pas le rôle de générateurs mais seulement de vecteurs d’appoints. C’est à cette exploration active des consensus démocratiques possibles que se destine désormais Saïd Sadi. Il en a fort assurément sondé les disponibilités.

S. A. I.