Algérie: la vague de froid fait au moins 44 morts

Algérie: la vague de froid fait au moins 44 morts

Lejour2 (2).jpgLa vague de froid qui balaie l’Europe touche également l’Afrique du Nord: au moins 44 personnes sont mortes en une semaine en Algérie où la presse critique le manque de réactivité des autorités.

La vague de froid qui balaie l’Europe touche également l’Afrique du Nord: au moins 44 personnes sont mortes en une semaine en Algérie en raison de fortes chutes de neige et d’une baisse des températures.

Au moins 30 personnes ont péri dans des accidents de la route et 14 par asphyxie, due à des émanations de gaz, depuis le début des intempéries, selon le dernier bilan donné jeudi par la radio nationale Chaîne 3. En Europe, la vague de froid a déjà tué plus de 500 personnes en une dizaine de jours.

« Ou êtes-vous Messieurs les ministres? »

Après la surprise des premiers jours et l’espoir déçu d’un rapide redoux, la presse a accru ses critiques jeudi contre l’impréparation des autorités face aux milliers de foyers isolés par la neige et les pluies, privés d’électricité, de chauffage et de nourriture. Première cible bien sûr le gouvernement: quarante-huit heures après le Conseil des ministres, sous la présidence du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, il n’a même pas évoqué ces intempéries dans son communiqué.

« Ou êtes-vous Messieurs les ministres », titrait l’éditiorial du quotidien populaire arabophone El-Chourouk. « Lors de leur dernière réunion mardi, les ministres ont préféré se concentrer sur les prochaines législatives et l’augmentation du nombre de strapontins au Parlement plutôt que sur la tempête de neige responsable de morts, de sinistrés, d’isolements de villages entiers à travers toute l’Algérie profonde », selon lui.

« Catastrophe et pas de programme d’urgence pour y faire face », dénonçait El-Khabar. « Qu’attend le gouvernement pour proclamer l’état d’urgence une semaine après le début des intempéries qui continuent à assiéger 20 wilayas (sur 48 départements) », s’interrogeait ce quotidien arabophone.

Les ministres « n’ont pas eu un mot sur ce véritable drame humanitaire qui frappe le pays depuis dix jours d’Est en Ouest », s’est indigné Liberté (francophone), tandis que son confrère El-Watan notait dans un encadré en Une: « Conseil des ministres: aucun mot sur les intempéries », une « omission de taille ».

Flambée des prix

L’autre conséquence de cette semaine d’enfer pour les Algériens, c’est la hausse vertigineuse de la bonbonne de butane pour se chauffer, qui est passée de 500 dinars (5 euros) -grand maximum en temps normal- à 2.000 parfois 3.000 dinars, selon L’Expression. Les prix des produits alimentaires ont également flambé. Plusieurs boulangeries ont fermé faute d’approvisionnements en farine, selon la Chaîne 3. Pas de carburant, de bonbonnes de gaz butane, de médicaments et jusqu’à la semoule qui a manqué, « réduisant les habitants à se nourrir de légumes secs », selon les témoignages d’habitants des régions nord-est de l’Algérie.

Bien que 300 axes routiers aient été rouverts par l’armée, les chutes de neige paralysaient encore 80% du réseau routier, surtout dans les Hauts-Plateaux, au sud d’Alger, entre le Sahara et le Sahel, et en Kabylie.