4E édition du festival régional des plantes médicinales à Mezeguène: (Illoula Oumalou): Les plantes potagères et médicinales à l’honneur

4E édition du festival régional des plantes médicinales à Mezeguène: (Illoula Oumalou):  Les plantes potagères et médicinales à l’honneur

Cet événement annuel d’audience régionale, est voué aux plantes largement utilisées pour soigner de nombreuses maladies.

L’association culturelle Tigmi, en collaboration avec le comité du village de Mezeguène (commune d’Illoula Oumalou, daïra de Bouzeguène, 60 km à l’est de Tizi Ouzou), abrite, depuis le 14 août et jusqu’à aujourd’hui, la 4e édition du festival régional des plantes médicinales qui se tient à la grande place du village.

Placé sous l’égide de l’APC d’Illoula Oumalou, de l’APW et de la direction de la culture de Tizi Ouzou, cet événement annuel d’audience régionale est voué aux plantes largement utilisées pour soigner de nombreuses maladies. Il se voulait également une opportunité pour vulgariser les plantes cultivées dans la région et qui sont utilisées à large échelle pour soulager les patients ou aromatiser les boissons et les mets. Le programme concocté par les organisateurs renferme des activités importantes pour les amoureux des plantes qui ont attiré une foule nombreuse et une quarantaine d’exposants dont l’un est venu d’Adrar, dans le grand Sud algérien.

Cette riche exposition comprend une variété de produits du terroir comme les plantes médicinales, les produits de l’artisanat, des pépinières et d’apiculture, mais aussi des bijoux, des livres et des robes kabyles, alors que des spécialistes en plantes médicinales ont animé deux conférences-débats. Des démonstrations de soins par cataplasme, infusions et décoctions de tisanes et de plantes ont été présentées alors que les organisateurs ont lancé un concours du meilleur plat traditionnel à base de plantes médicinales.

Les visiteurs ont eu droit à des explications approfondies sur les vertus des plantes naturelles qui ont démontré leur capacité à se substituer aux médicaments chimiques souvent accusés de produire des effets secondaires néfastes pour l’organisme humain. Par ailleurs, pour l’édition de cette année, l’association a décidé de dédier ce festival au défunt Dr Mohand Messaoudène, éminent chercheur dans le domaine forestier, qui a rendu l’âme en novembre 2016, en pleine randonnée dans le massif du Djurdjura. L’association a tenu à lui rendre un hommage posthume pour toute l’aide qu’il a apportée aux villageois, notamment avec la création d’une pépinière et d’un “vallon de plantes médicinales” unique en son genre à travers toute l’Afrique. Aussi, les forestiers et autres spécialistes des plantes considèrent l’initiative de l’association Tigmi comme très judicieuse et réfléchie, car elle valorise tel qu’il se doit toutes les plantes qui ont constitué autrefois un aliment nourricier pour nos ancêtres, qui ont survécu aux maladies et aux blessures grâce à ces plantes, largement utilisées en temps de famine et de guerre.

À noter qu’avant le lancement de la première édition, en 2012, les jeunes du village ont voulu, dans un premier temps, mettre en valeur le chêne, un arbre symbole de la Kabylie. Mais les initiateurs ont finalement changé d’avis pour opter pour une tradition purement locale, celle de propulser une culture très ancienne au village. Il s’agissait en fait des plantes médicinales, une coutume thérapeutique qu’utilisent souvent les villageois comme remèdes naturels. La situation s’y prête, puisque les montagnes environnantes recèlent une grande richesse en matière de végétaux et de graminées qui ont longtemps prouvé leurs propriétés et leurs vertus médicales.