48e année du raï: La fête annulée!

48e année du raï: La fête annulée!

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Les organisateurs de la 48e année du raï accusent le ministère des Affaires étrangères.

Coup d’épée dans l’eau. La festivité dédiée à la célébration de la 48e année du raï n’aura pas lieu. La rencontre artistique a été annulée. Une telle mesure a été décidée par l’association Art et Culture et la protection du patrimoine musical oranais lors de la réunion de son comité directeur ayant jugé que les préparatifs sont truffés de blocages et d’entraves administratifs. «A ce jour, aucune suite n’a été donnée, négative ou positive», ont expliqué les cadres de l’association responsabilisant la direction de la culture d’Oran «d’avoir programmé, à la dernière minute, le festival de la chanson oranaise a la même période de notre évènement au théâtre régional d’Oran». Or «nous avons déposé un dossier de partenariat et une demande d’exploitation de cette infrastructure pour un cycle de conférences, tables rondes et projections des documentaires sur l’histoire du raï», a-t-on affirmé ajoutant que «une autre demande a été déposée au directeur du théâtre avec plusieurs lettres de rappel». «Aucune suite ne nous a été formulée», a-t-on déploré.

Les organisateurs de la 48e année du raï mettent à l’index le ministère des Affaires étrangères l’accusant de se figer dans son silence en n’intervenant pas auprès des consulats d’Algérie a l’étranger pour l’octroi des visas d’entrée pour les artistes à titre gratuit pour se produire en Algérie en animant des spectacles aussi bien à Oran que dans d’autres wilayas à titre gratuit. Ce n’est pas tout. L’association Art et Culture indique que «certains consuls ont exigé le paiement des visas qui s’élève à 80 euros par personne, chose qui a poussé certaines formations artistiques à se retirer». La même association met dans le même panier d’oeufs le maire d’Oran l’accusant «d’avoir signifié un niet catégorique quant à mettre à notre disposition le théâtre de verdure Chekroune Hasni pour les soirées officielles des 48 ans du raï ainsi que le jardin ibn Badis -ex- Promenade de l’étang». L’enfonçant davantage, les responsables de l’association Art et Culture déplorent le silence du P/APC sur le premier Salon des associations de tourisme et artisanat, plats traditionnels ainsi que d’autres aides». «Il n’a même pas répondu à notre demande d’installation d’un drapeau géant et le portrait du président de la République au stade Ahmed Zabana -ex- 19 Juin, pour le concert non-stop spécial de la clôture où un duplex était prévu d’Oran vers l’Europe par la chaîne beur Fm et France Maghreb». Les déboires de l’association Art et Culture sont innombrables à commencer par l’imbroglio régnant autour de l’octroi de la salle de cinéma devant abriter le spectacle des medahette. «A Oran pour avoir la salle du cinéma le Maghreb ou Saâda il faut avoir l’accord de la direction de l’Onci à Alger et que ces salles appartiennent a l’Apc d’Oran et se trouvent au centre-ville d’Oran! s’exclame-t-on.

Et pourquoi déposer la demande a Alger? s’interroge t-on. «Hélas», soupire-t-on alors que «l’on a voulu, a travers cette manifestation, rendre hommage à plusieurs défunts artistes oubliés et remettre des trophées et diplômes de reconnaissance pour tout ce qu’ils ont fait pour la musique». Il s’agit des hommages à rendre aux défunts Ahmed Wahby, Cheikh Zargui-Cheikha Remiti, Cheikh Fethi, Saim El Hadj-Cheb Djalal, Cheb Hasni, Cheb Aziz, Cheb Yassine, Djillali Raïna Raï-Cheikh Senhadji, cheikh Bouteldja Belkacem et autres. Pour les cadres de l’association, seules les directions de la jeunesse et du tourisme d’Oran ont mis leur patte. La première a accordé la tenue du grand gala de cloture dans le stade alors que la deuxième a mobilisé ses guides touristiques devant accompagner les participants étrangers dans les différents sites touristiques à visiter. L’enjeu est, selon les organisateurs de la fête annulée, de taille. La réussite de la célébration, à Oran, de la 48e année du raï était synonyme du retour au bercail du festival du raï dont la première édition a été tenue en 1985 avant qu’il ne soit délocalisé vers la ville de Sidi Bel Abbès à partir de l’année 2008.