15e Festival Racont’arts: l’ascension !

15e Festival Racont’arts: l’ascension !

La 15e édition du Festival itinérant de Kabylie, Racont’arts, se tiendra du 19 au 26 juillet au village Tiferdoud dans la région d’Aïn El Hammam, à 1 200 mètres d’altitude.

Après Aït Ouabane en 2017, le festival Racont’arts pose bagages dans le village le plus haut de Kabylie qui a également décroché, l’an dernier, le premier prix du concours du village le plus propre. Exemple vivant d’une autogestion et autonomie réussies, Tiferdoud affiche l’identité d’un authentique hameau kabyle, enrichi par des infrastructures et différents services publics modernes, élaborés, financés et réalisés par les habitants eux-mêmes. On retient en effet cette affirmation d’un villageois qui résume parfaitement ce modèle socioéconomique : «Excepté l’électricité et le gaz fourni par l’Etat, tout est fait maison» !

Village autonome pour festival indépendant, c’est donc tout naturellement que les Racontaristes ont choisi de s’y installer pour une semaine dont le programme s’annonce chargé en musiques, en conférences, théâtre, cinéma, arts plastiques et ateliers en tous genres, etc. Venus d’Algérie et de l’étranger, des dizaines d’artistes, auteurs, artisans et intellectuels participeront à cette 15e édition dont  le slogan est tiré d’une chanson de Ali Amran Tizi n leryah (Les vents hurlants). Quelque 400 participants afflueront d’Afrique, d’Europe et des deux Amériques vers les cimes du Djurdjura.

Parmi les points forts de cette édition 2018, les organisateurs prévoient une journée d’étude autour de la question des réfugiés co-animée par le Rassemblement action-jeunesse (RAJ) et le Comité inter-mouvements auprès des évacués (Cimade), cet organisme protestant qui milite depuis 1939 pour la solidarité avec les déplacés et les migrants.

Au programme également : les journées cinéphiles où seront projetés des fictions et des documentaires en présence des réalisateurs ; l’incontournable nuit du conte animée par des conteurs africains notamment ; les traditionnelles rencontres avec des auteurs et des éditeurs participants au mini-Salon du livre ; une exposition en plein air d’arts plastiques autour du thème «Identités en tous genres», fruit d’une résidence de création organisée par le CISP (Centre international Maurice Ravel de séjour de Paris), des conférences-débats et une scène musicale hétéroclite sans oublier la rituelle intervention in situ de Denis Martinez sur l’un des murs du village, le carnaval Ayred et la déambulation nocturne…

Parmi les invités de cette année, notons la cinéaste Yasmine Chouikh qui viendra présenter son dernier film Jusqu’à la fin des temps ; la troupe Machahu d’Iferhounene qui jouera la pièce mythique de Mohia Sin nni ; l’humoriste Kahina Bari ; la compagnie portugaise Jardin qui nous offrira un spectacle de fusion entre jazz et fado ; les poètes d’expression kabyle Ben Mohammed et Rezki Rabia ; les chanteurs Cheikh Sidi Bemol, Akli D., Baâziz, Mohsa, Debza, etc.

Organisé par la Ligue des arts cinématographiques et artistiques de Tizi-Ouzou dont Hassen Metref est la cheville ouvrière, accompagné par des dizaines de bénévoles et jeunes activistes culturels, le Festival Racont’arts sillonne la Kabylie depuis 2004 (Ath Yenni, Djemaâ N’Saharidj, Souamaâ, Agoussim, Iguersafene, etc.). La participation active et l’engagement des villageois constituent le point d’orgue de l’événement puisque ce sont eux qui assurent l’hébergement, la sécurité, la restauration et le bon déroulement des différentes activités.

Sarah H.