14 ème anniversaire de sa mort: Le prix Mohia institutionnalisé

14 ème anniversaire de sa mort: Le prix Mohia institutionnalisé

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L’institutionnalisation du prix Mohia de la meilleure dramaturgie en langue amazighe est une autre étape qui renforcera le processus de reconnaissance officielle de cette langue.

Le grand dramaturge Abdellah Mohia vient d’être reconnu officiellement à travers l’annonce faite par le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, d’institutionnaliser et de soutenir le prix annuel Mohia de la meilleure dramaturgie, organisé chaque année par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et le théâtre régional Kateb-Yacine de la même ville. Ainsi, l’ostracisme qui a, pendant longtemps, frappé Mohia, de la part du pouvoir algérien durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix est fini. Celui-ci qui a mis les premiers jalons au théâtre d’expression amazighe lequel a fait des émules, est aujourd’hui reconnu par l’Etat algérien qui le porte désormais à bras-le-corps. L’institutionnalisation du prix Mohia de la meilleure dramaturgie en langue amazighe est une autre étape qui renforcera le processus de reconnaissance officielle de la langue amazighe qui a encore besoin de ce genre d’actes concrets.

Ces derniers vont permettre, non seulement de précipiter la réhabilitation de l’identité amazighe (culture et langue), mais aussi d’extirper cette cause juste et noble aux multiples manipulateurs qui font d’elle un cheval de bataille pour des fins souvent inavouées. Dans le même sillage, un recueillement a eu lieu hier au village Ait Eurbah (Tassaft) à la mémoire du précurseur du théâtre amazigh d’expression kabyle, Abdellah Mohia plus connu sous le pseudonyme de Mohand Ouyahia. Le dramaturge Abdellah Mohia, également poète, a quitté ce monde le 7 décembre 2004. Quatorze ans après, les siens et tous les amoureux des planches et de la langue amazighe ont tenu à lui rendre hommage en organisant les 10es journées théâtrales amazighes qui lui sont dédiées. Hier, donc, la première étape de la commémoration du 14ème anniversaire de la mort de Mohia, décédé après une longue maladie le 7 décembre 2004 en France, a été une cérémonie de recueillement ayant eu lieu sur sa tombe dans son village natal Ait Eurbah, près de Tassaft sur les hauteurs du Djurdjura.

La cérémonie de recueillement s’est déroulée en présence de Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, les maires de Tizi Ouzou et d’Iboudrarene ainsi que de nombreux auteurs en tamazight, poètes et citoyens sans oublier les membres de la famille de Mohia. Les intervenants ont, à l’unanimité, rappelé l’apport incontestable de Mohia à la promotion de la langue amazighe non seulement à travers l’adaptation des plus grandes pièces de théâtre ayant été écrites par des auteurs de grande dimension comme Molière et tant d’autres, mais aussi son apport à la poésie kabyle puisque Mohia a écrit des textes ayant été interprétés par les sommités de la chanson kabyle de l’époque. Il y a lieu de souligner, en outre, que dans le cadre de la même commémoration, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité hier et aujourd’hui de nombreuses activités dédiées à Mohia. Il y a d’abord une exposition sur la vie et l’oeuvre de Mohand Ouyahia au niveau des halls d’exposition de la Maison de la culture.

En outre, deux autres conférences sont au menu pour parler de l’oeuvre de l’auteur de «Sinistri» et «Sin-nni». Elles seront animées par les universitaires Amar Laoufi, enseignant de littérature amazighe au département de langue et culture berbères de l’université Mohand Oulhadj de Bouira et Saïd Chemakh de l’université de Tizi Ouzou. Le programme des 10es journées théâtrales-Mohia comprend le lancement du prix Mohia de la meilleure dramaturgie en langue amazighe ainsi que la présentation, aujourd’hui à 14 heures, au théâtre régional Kateb Yacine, de la pièce de théâtre en kabyle intitulée «Sin-nni», montée par la coopérative «Machahou» d’Iferhounene.